Transmises de génération en génération, les traditions se distillent encore aujourd’hui dans le quotidien des marseillais. Beaucoup sont des symboles ouvertement assumés par les locaux.
LE SAVON DE MARSEILLE
Aujourd’hui les machines ont remplacé la main de l’homme, mais les quatre savonneries, dont trois à Marseille, fidèles à la tradition, se plient encore à la charte initiale de fabrication. En forme de cube ou de pain, de couleur brun-vert ou blanc, l’authentique savon de Marseille ne doit pas contenir plus de six ingrédients naturels et témoigner d’une empreinte sur chacune de ses faces. Un emblème connu à l’échelle mondiale ! Ainsi, La Savonnerie du Midi, qui a rejoint le club très fermé des « Entreprise du Patrimoine Vivant », est reconnaissable par son logo bleu marine représentant un ancien navire à voile et concentre à elle seule 125 ans d’histoire. C’est un maître savonnie qui exerce toujours son talent pour produire, dans les règles de l’art, avec des outils parfois centenaires comme le chaudron, du savon traditionnel de Marseille dont la teneur est de 72% d’huile d’olive, remarquable par sa forme géométrique simple et ses côtés tamponnés avec le sigle « savon de Marseille » pour attester de son authenticité. Depuis 2018, le site s’est ouvert au public et accueille les visiteurs pour leur faire découvrir son musée et sa boutique d’usine.
Savonnerie du Midi
72 rue Augustin Roux 13015 Marseille (musée, boutique et usine)
Savonnerie Le Fer à Cheval
66 Chemin de Sainte Marthe 13014 Marseille (boutique et usine)
Savonnerie Le Serail
50 boulevard Anatole de la Forge 13014 Marseille (boutique et usine)
LES SANTONS
Ces petites figurines colorées en argile, que l’on met en scène dans la crèche de Noël, racontent l’histoire de la naissance de Jésus, avec le paysage et les personnages qui vont avec (la Vierge Marie, Joseph, l’âne et le bœuf, les Rois Mages, les bergers…). Une tradition que l’on retrouve dans les foyers des locaux à l’approche des fêtes, mais surtout sur les beaux marchés de la Région, où les enfants ont pour tradition de choisir du doigt les nouveaux venus de la Crèche.
LES NAVETTES
Les vrais Marseillais pourraient reconnaître l’odeur à des centaines de mètres… Parmi les gourmandises associées au patrimoine marseillais, la traditionnelle Navette est reine. Le biscuit phare, parfumé à la fleur d’oranger, initialement confectionné pour la Chandeleur, ne se limite plus à la moindre saisonnalité : toute l’année, touristes et locaux se précipitent sur les hauteurs de Saint-Victor ou au Panier pour s’en délecter.
www.fourdesnavettes.com
www.les-navettes-des-accoules.com
LA BOUILLABAISSE
Symbole fort de la cité phocéenne, la bouillabaisse, plat populaire devenu gastronomique, s’impose en véritable légende de la cuisine marseillaise. Pour préserver la recette de cet élixir réalisé à base de poissons, de croûtons ailés et de rouille, plusieurs Chefs marseillais
ont établi en 1980 une charte de la bouillabaisse, de quoi mettre tout le monde d’accord : « Quand ça boue, tu baisses » (origine du terme « bouillabaisse »), mais dans les règles de l’art… Mais la bouillabaisse se revisite et la créativité des chefs n’est pas en reste : Milkshake de bouillabaisse de Lionel Levy (Alcyone), burger de bouillabaisse de Sylvain Robert (l’Aromat), dessert de la bouillabaisse de Christian Buffa (le Miramar)…
PANISSES & CHICHI
Ces fritures à base de pois chiches sont aujourd’hui servies à toutes les tables les plus branchés, mais pour les puristes, elles se dégustent à l’Estaque, aux kiosques emblématiques qui les préparent, face au port. Et s’il reste un peu de place, le chichi prend le relais, un beignet sucré made in l’Estaque, une véritable institution pour les gourmands.
LES 13 DESSERTS
Tradition provençale vieille de plusieurs siècles, les 13 desserts sont le point d’orgue de tout repas de Noël qui se respecte. Mendiants (amandes, noisettes, pistaches… ), raisin muscat, dattes, pommes, poires, oranges, melon, châtaignes, pompe à l’huile, nougats, fruits exotiques, fougasse… à chacun sa version.
LA PÉTANQUE
D’abord réservée aux initiés puis cataloguée comme « cliché » marseillais, la pétanque s’est depuis émancipée pour gagner les quartiers branchés de Paris, Londres et autres métropoles mondiales. Si le jeu de boules séduit les nouveaux hipsters des quatre coins du monde, il reste à Marseille une institution familiale et populaire qui se pratique dans la plus pure tradition. Un loisir mondain sans être snob, rétro mais pas ringard, qui fédère toutes les générations autour d’un mignon cochonnet… et de leurs triplettes la « Boule Bleue », marque emblématique de cette discipline et surtout dernier fabriquant de boules de pétanque en Provence.
www.laboulebleue.fr
L’APÉRO
Rituel sacré, l’apéro « à la marseillaise » apparaît dès la tombée de la nuit, qu’il vente ou qu’il pleuve : les chaises de bistrot se rapprochent, les verres trinquent et les voix montent. En famille, entre amis ou en couple, ce moment est une institution qui confirme le cliché – certes –mais que tout marseillais ou néo-marseillais adoptera sans vergogne.
